Grands Classiques

Wanda Jackson, la grand-mère du Rock.

Culotte de grand-mère enfilée, dentier encastré et mémé re-maquillée, la soirée n’est pas finie, elle ne fait que continuer. Non ce n’est pas le retour du bal-musette puisque c’est Jack White qui gère le tourne disque. Alors qu’il fait parler de lui avec l’annonce définitive de séparation des Stripes, Jack flirte dans les vieilles dentelles de Wanda Jackson. On connaissait les goûts de White depuis qu’il s’était penché sur la vieille chanteuse country Loretta Lynn et lui avait concocté un de ses plus beaux albums Van Lear Rose.

Wanda Jackson & Jack White

Wanda Jackson & Jack White

Aujourd’hui, c’est sur Wanda Jackson qu’il a posé le grappin. Si vous êtes un fervent amateur de Rock’n’roll, vous connaissez certainement la reine du Rockabilly, Miss Wanda. Rappelons en effet qu’ alors qu’elle flirtait avec le king, Elvis, peut-être pour écarter la concurrence, lui conseilla de se consacrer à la musique country quand il

observa le succès que procura à la jeune reine, la reprise « Let’s Have a Party ». Tube qui sera lui même repris par Johnny Hallyday. On imagine bien que le titre de l’album produit par Jack White The Party Ain’t Over fait écho à ce premier succès vieux d’un demi-siècle. Aujourd’hui, la septuagénaire est encore debout et se démène toujours avec la même fougue digne d’un bon vieux Rockabilly qui séduira les plus nostalgiques du Rock & Roll.

On ne s’est pas payé le luxe de laisser mémé Wanda en maison de retraite. En effet la grand-mère du rock n’est pas délaissée, elle est même très bien entourée, Jack White se fait plaisir et invite sur ce projet deux collègues des Raconteurs, son épouse Karen Olsen, le mari de sa « soeur » Meg White qui n’est autre que le fils de Patti Smith, Jackson Smith, et bien d’autres encore qui font partie de l’habituelle écurie Third Man Records. Trop heureuse d’avoir comme compagnie cette bande de galopins, la septuagénaire s’en remet peut-etre un peu trop à la direction de Jack White qui ne s’en sent que plus satisfait. Wanda Jackson ne serait-elle qu’un prétexte pour que Jack & Co se bouffe un hot dog Rock ‘n’ roll à la sauce White? Car si l’album est encore typé rockabilly fifties, Jack se permet d’y mêler son blues crasseux Whites Stripessiens.

Pour accompagner la voix chevrotante de mamie, Party Ain’t Over dispose d’un accompagnement généreux avec une excellente section rythmique, des cuivres qui rappellent le rock fifties, des guitares furieuses et une coulée de Pedal Steel soulignant l’influence country de la dame.

L’album propose un certain nombre de reprises. On pense notamment au classique « Thunder On The Mountain » de Bob Dylan, plus récemment à une version de « You know I’m no good » d’Amy Winehouse qui sonne moins piquée mais plus alcoolisée ou encore à « I’m Busted » d’Harlam Howard comportant de jolis tours de Pedal Steel. L’ album tourne principalement sur des rockabillies bien électriques comme « Shakin’ all Over » mais l’on y discerne quelques blues country sur « Blue Yodel » et un petit côté exotique caribéen avec le morceau « Rum and Coca Cola ».
Mamie Wanda a rechaussé son dentier et c’est pour le plaisir de nos oreilles. L’album séduira les nostalgiques du bon vieux rockabilly ainsi que les fans de Jack White.

La Grand-mère du Rock sera en tournée européenne en février 2011.

By Aurélien Colas

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