Review

« Dynamite Steps » by The Twilight Singers : Invitation au voyage.

Etes-vous prêt à monter en vieille caisse ricaine, genre Chevrolet et descendre avec vos potes dans le downtown crasseux d’une sombre ville comme Hamilton, Ohio ou ailleurs?

Parait qu’il y a un club en ville, avec des filles nues, un truc un peu chaud (show ?) où on s’enfume, on picole et parfois même on se bastonne. On essaiera de faire gaffe à ne pas se prendre une balle perdue si jamais ça chauffe, promis mais rien n’est assuré. Alors vous venez ?

C’est un peu l’ambiance qui ressort du nouvel album des Twilight Singers (j’en avais d’ailleurs chroniqué 2 singles il y a quelques semaines de cela). J’aime cette ambiance pleine de tension, qu’elle soit groovy, sexuelle ou bien un peu voyou. Le LP s’articule un peu comme une virée seul ou entre potes. « Let’s Go For a Ride » comme disait Dulli dans son album solo Ambers Headlights (2005), on monte en caisse et on y va, clope allumée, tout de noir vêtu, flingue à portée de main car on sait jamais, y a des gangs par ici : « Last Night in Town » offre l’introduction.

La pochette du nouvel album des Twilight Singers, « Dynamite Steps »

« Be Invited » ressemble un peu à un long travelling sorti d’un film, une caisse qui roule au ralenti le long des avenues éclairées en clair obscure, à la recherche d’une fille à embarquer. Les spotlights se reflètent sur le pare-brise et dansent sur la voiture.

Arrivé au club et au bout de quelques tournées, on est un peu bourré, en plus le pote à côté de vous vous refile un buvard et là ça commence à cogner et le morceau n’a pas grand-chose à voir avec le reste de l’album, il est résolument rock mais ne colle pas dans le tableau global, un truc cloche, c’est « Waves » qui déboule. C’est pour mieux nous poser ensuite, lors de la descente sur  « Get Lucky », le piano vous cueille gentiment, le violoncelle vous berce un peu et le morceau, un peu comme vous, reprend des forces.

Et puis comme on est des mecs, et bien faut bien trouver l’amour alors on va aller se lever une nana  « On The Corner » en espérant qu’elle pourra ou saura vous aimer, quelques « Gunshots » dans la rue, let’s cut to the crowd nous conseille-t-on alors. On trouve enfin un coin calme où on peut se toucher, se caresser, on en profite, demain on sera peut-être mort à cause d’un gosse qui aura joué au dur avec un pétard. « She Was Stolen », « Blackbird & the Fox » sont dans cette mouvance. « Never Seen No Devil » et « The Beginning of the End » confèrent l’abandon que nous cherchions. Trouver l’amour dans ces conditions relève un peu de la survie mêlée à un besoin qui vient de nos tripes, c’est pas gagné mais on y croit : « Love me », comme le demande Dulli à la fin du voyage sur « Dynamite Steps ».

Tout l’album est un peu comme un vieux film projeté sur un vieil écran, avec ses floutés, ses couleurs un peu baveuses mais toujours cette atmosphère un peu noire. Je n’ai pas été déçu de l’attente.

By Greg Pinaud-Plazanet

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