Il y a quelques mois le Peuple du Rock parlait psychédélique avec The Black Angels, et aujourd’hui toujours dans le même esprit on découvre, un trio Australien qui n’est pas moins planant, Tame Impala.

Les trois australiens de Tame Impala.
En effet, le trio est né du précédent groupe Dee Dee Dums aux influences Blues et Jazz baignées dans une marre de rock psychédélique. Seulement le groupe change de nom et opte pour Tame Impala, l’impala étant une antilope de petite taille. Antilope racé, Tame Impala plonge cette fois dans un océan psychédélique dont des morceaux comme « Solitude Is Bliss » où la guitare oscillante nous offre la sensation d’alterner entre apnées abyssales et respiration à la surface, le tout balancé par les vagues vacillantes.
Le trio alors composé de Kevin Parker au chant et à la guitare, Dominic Simper à la basse et Jay Watson à la batterie, sort un premier EP en 2008 qui promettait déjà de grandes choses. En effet,Tame Impala se retrouve numéro 1 sur l’Australian Independent Record Labels Charts et joue en première partie de groupes tel que You am I, The Black Keys ou MGMT.
Tame Impala est à surveiller de près. Sonnant comme un cinquième album qui concrétise un groupe, leur premier album InnerSpeaker, sorti en 2010, va complètement dévoiler la bête. Tame Impala n’est pas un de ces groupes trop enracinés dans leurs nostalgies peu fécondes. L’antilope met au goût du jour et voyage dans le temps avec InnerSpeaker en passant par le Jefferson Airplaine, King Crimson, par Led Zeppelin et plus récemment par Outkast et Ratatat. L’inspiration sixties, seventies est mêlée à une goutte d’indie rock qui laisse un gout de pop psyche.

Pochette de Innerspeaker, kaleïdoscope du rêve naturel.
InnersSpeaker se dévoile comme un kaléidoscope de guitares multicolores, de vapeurs chaleureuses, d’envolées magnétiques, de rêves hypnotiques. Etat d’esprit soufflé dès l’introduction par le premier morceau « It Isn’t Meant To Be » qui apparaît comme un décollage où le rêve est roi. « Desire Be, Desire Go » expire un son qui par sa guitare fuzz à la tonalité coupée rappelle Cream et « Alter Ego » résonne par sa voix élévatrice comme un écho de John Lennon. Tout aussi aérien, « Why Don’t You Make Up Your Mind » apparaît comme un hallucinogène. L’album va des riffs bariolés plein de delay ou de fuzz comme sur « Expectations » aux arpèges lumineux de « Jeremy’s Storm » en passant par le crade Hendrixien dans « The Bold Arrow Of Time« . Mais n’oublions pas cette batterie, aux rythmes obsédants et hypnotiques en parfait accord avec la mélodie, avec cette voix qui vibre comme pour maintenir le rêve éveillé, juste planant. Il suffit de fermer les yeux, on peut alors se retrouver au pied d’un monastère bouddhiste bati dans les arbres sur la montagne ou bien au dessus de l’océan Indien pris à observer le grand astre incandescent et vibrant de façon hypnotique. Innerspeaker est un délire psychotrope, léger et doux propice au rêve et aux envolées de l’esprit.
By Aurélien Colas