Edito de la semaine

L’Edito du Lundi

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Les lundis se suivent et ne se ressemblent pas. Ce matin, cueilli par la pluie, alors que le soleil me réchauffait la semaine dernière, j’ai pas mal de choses à vous présenter. Des choses plus rock pur qu’alternatives ce matin. Voyez comme il est facile de considérer qu’aujourd’hui est décidément aux antipodes de lundi dernier…

Pas de long préambule ce matin, je n’ai pas le temps, pour ainsi dire, peu vous en importe la raison, mais c’est bon signe. Je commencerais donc directement par la sortie de Shadowmaker des Finlandais d’Apocalyptica, vous savez, ce trio qui faisait du métal avec des violoncelles ? Et bien il y en a toujours, avec plus de riffs, plus de batterie aussi. Notons que la présence d’une seule et même voix, tantôt râpeuse et saturée, tantôt douce, amène une certaine cohérence à l’ensemble de l’album et propulse le groupe un cran plus loin. En effet, fini les reprises, amusantes mais peu épanouissantes artistiquement parlant, terminé les voix qui se suivaient et ne se ressemblaient pas (entre disque et live notamment). Aujourd’hui, Apocalyptica est mort, vive Apocalyptica. C’est un vrai groupe qui a voulu s’affranchir de tout un système qui les a fait connaitre, pour enfin vivre sous la forme d’un groupe identitaire. L’opération a réussi. Alors oui, vous pourrez juger l’ensemble un peu à la portée de tous, mais ce n’est que leur premier album personnel alors attendons de voir ce que la suite donnera. En attendant, les arrangements sont assez riches, l’album a la pêche et nous donne de grands espoirs quant à leur développement artistique.

Un son plus rock’n Roll, une approche plus directe de sa musique, moins éclectique en tous cas que l’était Ultra, son précédent album, Brian Lopez nous donne tout cela dans son nouvel opus: Static Noise. Chaque chanson, travaillée comme une pierre unique, dévoile au fil de l’écoute un songwriting toujours plus riche de la part de l’artiste. A l’image de son single, les morceaux sont emprunts d’une certaine solitude, juste brouillée par le bruit que ferait une télé laissée allumée au-delà de la fin des émissions… Un bruit de neige blanche. Les orchestrations varient d’un morceau à l’autre, on passe ainsi du piano à la guitare, d’une base indie psychédélique à un truc un peu plus classique ou même parfois exotique. Mais cela n’entame absolument pas l’unité de l’album et contribue au contraire à lui apporter de la profondeur.

Plus lourd mais tout aussi impeccable, Miraculous Mule nous offre Deep Fried. Second album du trio londonien, Deep Fried est un petit bijou de Blues-Rock qui sort, mais est-ce vraiment étonnant, sur le label de Jon Spencer (…Blues Explosion). La pochette de l’album montrant un exorcisme dans une vieille Amérique que l’on imagine puritaine (mais cela a-t-il vraiment changé…) augure d’une ambiance plutôt sombre. Pourtant le disque étonne par sa capacité à jongler avec ses ambiances, à reprendre quelques standards à sa façon, tout en nous entrainant encore et toujours, tout au long de l’album, sur son groove lourd et poisseux. Avec eux, on descend dans l’underground et on risque fort d’aimer ça… « naughty »…

Dans mon garage, je faisais du rock… Turbo Fruits nous offre No Control, un quatrième album dans une totale continuité avec le reste de leurs méfaits. Notons une petite participation du batteur des Black Keys sur les deux dernières chansons de l’album. Avec un assez bon sens de la mélodie et une bonne ligne de batterie, le groupe réussi la visite guidée de son petit monde coincé entre les Strokes et Big Star. Un peu moins de ce tempo frénétique que nous leur connaissions, un peu moins de ces solos à l’emporte pièce… Un rock plus mature en somme, plus indépendant (dans les faits au niveau de la production également) et abouti que leur précédents morceaux, le passage à l’âge adulte surement ?

17 ans… C’est l’âge qu’avait Henry Kohen lorsqu’il a signé chez Sargent House. Aujourd’hui âgé de 19 ans, sous le nom de Mylets, il sort Arizona. Effets en pagaille mais excessivement bien arrangés, Loop à vous en faire perdre la tête, ce disque est une mine d’or dont on a du mal à percevoir le fond. Et pourtant, plus les morceaux passe, plus l’on a envie de s’enfoncer dans ce tunnel pour voir où il mène. S’il y a un trésor tout au bout ou si il s’agit d’un simple mirage. Difficile de décider après une écoute… vous aurez sans doute envie d’y revenir pour en avoir le coeur net. Moi je dis simplement que ce gamin est à surveiller de près.

Voilà, c’est terminé pour aujourd’hui, j’en garde un peu sous la main pour les jours maigres, et il y en aura surement… Passez une excellente semaine, même si le temps est assassin et emporte avec lui le rire des enfants. certes de façon moins métaphorique que l’ami Renaud, mais si j’aime le beau temps c’est que les enfants jouent dehors et me font penser à ma propre jeunesse, lorsque nous étions insouciants…

Greg Pinaud-Plazanet

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