Et oui, Noël toque à la porte, les magasins sont pleins, même le dimanche, tout ce petit monde se presse dehors, par ce froid, à faire ses derniers cadeaux. Côté musique, Noël est souvent l’occasion de chanter en famille, coincés entre le piano et la cheminée, des chants aussi magnifiques que chargés de cette… Non non, STOP ! On rembobine ! Non mais ça va pas Greg ? T’es un poil malade ? Les années passant tu t’es ramolli ou quoi ? Rassurez-vous, ce n’est pas que je n’aime pas Noël hein, mais chanter en famille… Ouais si encore c’est Have Yourself A Merry Little Christmas en poursuivant les enfants avec un couteau de boucher autour du sapin… Sinon… Mais non même pas, les grands-parents, attachés sur leur chaise avec du Duct Tape trouveraient encore un moyen, même privés de la parole, de remuer la tête de désapprobation… Je trouve qu’on perd l’esprit de Noël au fil des ans, moi… On s’amuse moins. Où sont passées ces bonnes années où je cavalais derrière ma cousine, un gant en cuir percé de couteaux en lui faisant croire que Freddy la couperait en deux en lui chantant la comptine (C’est du vécu, si vous la croisez un jour, demandez-le lui, elle en garde un souvenir assez marquant…)… Bref. Côté Rock, on ne semble pas trop s’amuser non plus car en cette fin 2014, les compilations pleuvent et vous allez voir que rares sont ceux qui nous sortent de vrais albums…
Commençons par tirer un nom au hasard dans mon grand chapeau… The Pixies ! Et bien oui les ex- trublions (bien qu’ils n’aient jamais connu l’affaire Dreyfus, rendons à Jules ce qui est à Alfred…) qui ne troublent plus grand chose aujourd’hui il faut bien l’avouer… quand bien même cela m’a fait très plaisir de les voir en live, l’album n’est pas resté dans ma mémoire à une place particulière… Et bien il y vont, en cette fin d’année, de leur petite contribution. 35 pistes B-Sides, Peel Sessions et Demos de l’époque de Doolittle. Là où ils étaient au top donc. De ce fait le prix en vaut la chandelle si vous voulez tout avoir dans votre discographie. Je n’épiloguerai pas sur leur excellente époque, tout rockeur qui se respecte s’y est déjà abreuvé plus d’une fois.
Deus de son côté nous couche sur galette : un assortiment de leurs morceaux pris entre 1994 et 2014, soit une trentaine de pistes à se mettre sous la dent pour ceux qui ne les connaissent pas bien. Deus est tout de même un des groupes phares de la scène Belge et sans eux, beaucoup n’auraient jamais passé la frontière de ce joli pays. La bande à Barman a plutôt bien foutu son choix et on a tout loisir de flâner au travers de leurs meilleurs chansons, un bon raccourcis en somme.
On s’éloigne de l’Europe avec Wilco qui fait très fort je dois dire en sortant coup sur coup ses Essentials, soit 39 pistes d’un côté et 78 pistes rares de l’autre sur la période 1994-2014, eux aussi. Wilco, au delà d’avoir un nom de station essence qui passera inaperçu pour ceux qui n’ont jamais foulé la terre de l’Illinois (état originaire du groupe, y aurait-il un rapport ?), Wilco donc, est un groupe certes mineur, mais qui n’aura jamais arrêté de creuser dans le bon sens. Partis un moment donné sur de l’expérimental, ils étaient revenus en grande pompe en 2011 avec un excellent album: The Whole Love. Alors, véritable envie de partager leurs oeuvres ou besoin d’argent pour retourner en studio ? Et bien j’espère bien un peu des deux pour le coup…
On reste aux US mais cette fois, on déterre les corps de ceux qui aspiraient surement à rester en paix. On fête effectivement les 45 ans du Velvet Underground au travers d’une édition super hyper mega Deluxe bien entendu, rassemblant 65 morceaux du groupe dont un live à San Francisco. Honnêtement, à part pour le live, je ne vois pas bien ce qui pourrait vous faire débourser 40€… A moins bien entendu que vous n’ayez aucun album du groupe et que vous souhaitiez les acquérir… Là… Je ne peux rien vous dire, ce serait même une belle prise de votre part et tout à votre honneur. Mais on sait bien que les voix de Nico et de Lou vous bercent, déjà depuis longtemps, le soir en vous endormant alors…
Toujours venant des US, Soundgarden tente avec Echo of Miles (…), de nous offrir une compilation de raretés digne d’interêt. A noter qu’au milieu de ces pistes enregistrées il y a longtemps et remisées sur une étagère au moment où ils changeaient de batteur, vous trouverez un nouveau titre, Storm, qui augure peut-être d’un prochain album à l’étude suite à leur reformation il y a peu. Une partie des morceaux sont des covers que le groupe a souhaité inclure car ce sont des morceaux qui ont été marquants pour eux. Vous y trouverez donc en autres Waiting For The Sun des Doors (pour ceux qui se sont fait le film il y a peu).
Passons maintenant à ceux qui tentent, contre vents et marées de sortir quelque chose d’original en ce début d’hiver. Commençons par Music Industry 3 (…), le dernier Ep de Mogwai. Cette année, le groupe a sorti son huitième album tout en soulignant le fossé qui les sépare maintenant de leur second opus par la réédition de ce dernier. Cet Ep est composé de trois remixes et de trois nouveaux morceaux. Certains pourront leur reprocher de faire toujours la même chose, mais cet Ep montre aussi qu’ils sont capables de sortir quelques tours de leur flight cases, notamment avec cet hymne très dream pop :
Je finirai par le retour de vieux de la vieille, je veux bien entendu parler d’AC/DC ! Rock or Bust est sorti à la fin du mois dernier, alignant 12 nouveaux morceaux d’un des plus grand groupe de rock de tous les temps, il faut bien le dire… Même si cet album est marqué par l’absence de Malcom Young, l’un des fondateurs du groupe, pour raison de santé, on a plaisir à retrouver le reste de la team agrémentée, pour le coup d’une jeune recrue familiale, le neveu d’Angus et Malcom: Stevie. Et bien c’est un album à écouter toutes fenêtres ouvertes, dans une caisse bouffant les rubans d’asphalte, avec le désert en point de vue… C’est toujours aussi bon, je vous assure !
Voilà, j’en ai terminé pour cette semaine, je dois me préparer pour les fêtes. Je sais que c’est un peu en avance mais vous savez ce que c’est, aiguiser des couteaux, aujourd’hui, demande de la patience, de l’amour, du don de soi… Sinon, la fête n’aura pas le même goût… Et je ne peux m’empêcher de vous quitter avec ceci:
Greg Pinaud-Plazanet