Comme à notre habitude, nous voici à nouveau en début de semaine et déjà j’essuie les emmerdes… Et lorsque je dis ça, c’est de façon littérale. Ce matin il y a eu un énorme orage juste au-dessus de ma maison et le temps que je prenne ma douche pour aller au boulot, la chambre était au quart inondée, la moitié du lit transformée en éponge et le tapis s’était changé en serpillère. Ma femme, aussi magnifique soit-elle est parfois un peu tête en l’air… Comme chaque matin avant de partir, cette superbe créature ouvre son appli météo afin de choisir des vêtements de circonstance parmi toute ses panoplies de parfaite Barbie. Je ne comprends donc pas vraiment la raison exacte qui a motivé l’ouverture en grand du vélum alors que l’appui prévoyait orages et pluies. Bref elle était déjà partie comme une tornade lorsque j’ai découvert la catastrophique évidence: elle ne s’était pas donné la peine de se lever avec son cerveau. Je le cherchais donc partout mais nulle trace. J’en ai donc déduis qu’il se pouvait que cela ne soit qu’un incident de branchement de neurones, tout simplement, ce qui allait, je pense, limiter la casse de la journée.
Bon, passons à un sujet plus léger mais oh! combien plus captivant: les sorties du moment. On vous a bien-sûr déjà parlé du petit Jack White au cours de la semaine dernière et nous ne reviendrons donc pas dessus aujourd’hui, sauf pour dire que je viens de voir le dernier Jarmush (Only Lovers Left Alive) et qu’il y a plus d’une minute d’allusion à l’auteur originaire de Detroit. D’ailleurs au passage, même si certains n’auront pas aimé ce film, ou l’auront subit, ou bien tout simplement pas encore vu, c’est un film stylé. Lent, soit, mais stylé. Comme d’habitude avec ce bon vieux Jim. Et si je vous en touche un peu plus d’un mot c’est que c’est un film où la musique (Rock pour l’essentiel) est un personnage à part entière et non juste une excuse pour poser une ambiance. Bref, stylistique et Rock donc. J’ai vraiment beaucoup aimé car ce n’est pas un film de vampires mais un film sur la survie. Du couple de vampires que l’on suit à l’écran bien évidemment, mais aussi de cette ville qui dépérit d’année en année: Detroit et au travers de cette déchéance visible, la lente agonie de l’humanité.
En parlant de vampires, cela me fait penser à Hunting Party, le dernier album de Linkin Park sorti le 13. Enfin ils reviennent avec un truc plus heavy ! Peut-être l’album de la reconquête qui sait ? 12 titres agréables à écouter, à part peut-être Final Masquerade que personnellement je ne porte absolument pas dans mon coeur… C’est Mike Shinoda himself qui est à la production (on n’est jamais si bien servi que par soi-même…) et l’on croise au grès des morceaux des invités de marque comme le guitariste de System of a Down ou encore celui d’Helmet.
Début du mois sortait Luck du londonien Tom Vek. Un troisième album en demi teinte. Parfois certains passages sont de vraies bonnes trouvailles et frôlent le génie, pourtant à la fin de l’écoute on se rend compte qu’il ressemblerait plus à un pétard mouillé qu’à un vrai feu d’artifice, mais je vous en parle tout de même car Vek est une personne à surveiller de prés. De plus certains, parmi vous, pourraient avoir un avis différent du mien et puis aussi parce que j’ai une certaine tendresse vis à vis de ce gars-là et de ce qu’il fait.
Dans les mêmes dates je voyais passer une créature assez étrange et fascinante: ZABA des Glass Animals. Ne vous y trompez pas, c’est bien de l’Indie british et je suis devenu soudainement très fan du quatuor. Leur musique s’insinue en vous comme le serpent du pêché. De très lointains échos de Jay Jay Johanson tout en était très différent, mais je n’ai pu m’empêcher d’y songer: tempos longs et lourds, utilisation intelligente des instruments, en moins jazzy par contre.
Je n’ai pas vraiment été fan de son premier opus mais j’avoue que ce que j’ai entendu du second shot de Lana Del Rey, notamment Cruel World, m’a bien plût. Ultraviolence a l’air d’être on ne peut plus Rock et mature, c’est en tout cas ce qui m’a frappé à son écoute. Les titres s’enchaînent comme des perles, les guitares réverbérées en fond, parfois légères, parfois plus lourdes donnent à ce disque une atmosphère changeante, seule la voix semble faire le lien… et quel lien ! « Conquis je suis » comme dirait Maitre Yoda…
Plus récemment, et dans un tout autre style c’était My Life as a Beast (…) de Human Hair qui sortait. On est aux antipodes de Lana mais vous trouverez là un disque des plus énergiquement Rock de ces derniers mois. Là, on ne doit pas chercher la maturité, c’est au contraire le caractère non détouré de Human Hair qui nous donne faim. Le groupe existe depuis 2008 mais ne sort son premier album que maintenant, c’est presque dommage de ne pas avoir pu les découvrir avant. C’est féroce et intelligent dans l’écriture, et si vous ne connaissez pas encore et bien précipitez-vous !
Bon, nous allons nous arrêter là pour aujourd’hui sinon vous ne lirez pas cet Edito avant demain tellement le mois de juin aura été prolifique en terme de sorties. Mais nous aurons encore le temps de vous en parler. En attendant je ne peux vous donner le programme de la semaine car pour le moment nos rédacteurs ne m’ont pas encore remonté leurs articles en cours, période d’exams oblige (je leur souhaite d’ailleurs toute la réussite possible !) alors je suis déjà en train de réfléchir à un sujet pour mercredi.
Greg Pinaud-Plazanet