C’était un samedi. Je m’en rappelle très bien. Le train-train matinal : vous allumez le poste de radio. Et là, la nouvelle vous tombe dessus, sans crier gare. « On a appris le décès de … ». Ce moment-là est toujours un moment critique, car c’est le moment où l’on se demande : « Bon sang, qui est encore mort ? » en priant pour que ce ne soit pas quelqu’un qu’on connaît. Ce matin-là, c’est le fan de country music qui a pleuré en moi. En moi, parce que les cow-boys, c’est bien connu, ça ne pleure pas, sauf dans Brokeback Mountain.
Ce matin-là, Phil Everly est donc mort. La cause (la partie scientifique de notre lectorat va adorer ce moment) : il s’agit d’une broncho-pneumopathie chronique obstructive. Les autres, retenez que la véritable cause, ce sont les années de fumette de notre Philou. Bon, et après ? Après, il reste quand même un des plus grands artistes de l’histoire de la musique américaine. Et aussi, quand on est dans un groupe d’harmonies vocales, c’est quand même mieux d’être deux, qu’un seul. Pauvre Don. Si vous passez par là, mes condoléances.
Les Everly Brothers, c’est quoi ? C’est par exemple des chansons phares comme « Bye Bye Love », « Wake Up Little Susie« , des chansons à la pointe du rock (Bye Bye Love a été refusé par Elvis lorsque les frères Everly l’enregistrent, en février 1957). C’est aussi la subtile et légère ballade « All you have to do is dream », qui n’est pas seulement faite pour endormir les enfants, mais qui peut-être utilisée, devant un feu de camps, lors d’une soirée entre amis, sur la plage, devant un soleil couchant. Les Everly Brothers, c’était ça. Un groupe américain de cette période de l’histoire où la vie semblait tellement plus facile. Et Phil, lui, c’est la voix aigüe du groupe. Phil, c’était l’ange de cette période fantasmée.
Les Everly Brothers, c’est aussi le combat toujours entre les Américains et les anglais. Ils souffriront de l’arrivée des Beatles. Cette période, qui prendra fin le 14 juillet 1973 avec la déclaration tonitruante de Phil, au parc d’attraction Knott’s Berry Farm, où ils se retrouvent cantonnés à de l’animation : « C’est la fin des Everly Brothers, ils sont morts depuis dix ans ». A ce propos, je vous encourage à écouter pourtant les deux petits bijoux que sont « Roots » en 1968 et « Stories we could tell » en mars 1972. Le gratin de la musique américaine est réuni, et célèbre ce groupe essentiel pour leur carrière : Randy Newman leur offrira « Illinois », une chanson pure de l’album Roots, qui est l’album de chevet du cowboy mal aimé Gram Parsons. Voici le son des Everly en 1968 :
[ youtube http://www.youtube.com/watch?v=Bvns_JmGcPA]
Les réactions à la mort de Phil Everly ont étés nombreuses : sur son compte Facebook, Paul McCartney, auteur de On the wings of a Nightingale, chanson issue de l’album EB84, a écrit : «Phil Everly était un de mes plus grands héros. Avec son frère Don, ils étaient une des influences majeures des Beatles. Quand John et moi avons commencé à écrire des chansons, je faisais Phil et lui Don». Le plus affecté était aussi son fils (spirituel) Paul Simon. Simon et Garfunkel est peut-être le duo qui s’est le plus inspiré des Everly brothers.
Coïncidence ou non, ce sont quelques mois après la sortie de l’album « Foreverly » que Phil a tiré sa révérence. Cet album, dont nous ne vous avions pas encore parlé, est l’œuvre de Norah Jones et de Billy Joe Armstrong, leader de Green Day. Cet album est aussi un bijou, car leurs deux voix se marient d’une manière assez élégante. Etonnamment, il s’agit du meilleur hommage que l’on peut rendre à ces années perdues, et à Phil Everly.
Sinon, quoi de neuf sur notre site et dans l’actualité musicale ? La première place de notre actualité, c’est la sortie aujourd’hui même de l’album de Bruce Springsteen, High Hopes. On ne va pas dire que c’est l’album de l’année, car elle n’a commencé qu’il n’y a que 13 jours, mais, c’est déjà la grosse surprise de l’année.
Sinon, ce matin, Lily Allen a révélé son nouveau single, Air Baloon. Mouais… J’ai déjà entendu cette chanson. C’était pas Katy Perry qui chantait ça ? Bon, voilà.
Sinon, plus folle, on a appris samedi que le 2 février, à la mi-temps du Superbowl, le show du football américain (vous savez, ce genre de sport qui ressemble au rugby mais ou vous avez le droit de taper), se trouveront au milieu Bruno Mars, mais surtout les Red Hot Chili Peppers. Et ça, c’est quand même une bonne heureuse et super nouvelle. Le show se déroulera au Metlife Stadium, à East Rutherford, dans le New Jersey. Au passage, la veille se déroulera dans un hôtel à New York un concert des Foo Fighters avec le groupe de country Zac Brown Band (dont on reparlera bientôt, l’actualité est chaude aussi avec la sortie d’un EP), et le jour du concert, se déroulera un « pre-game show » (ça reste des Américains) avec le groupe de rock Fall Out Boy et le chanteur country (de Nashville) Jake Owen.
Et puis, toute fraîche, selon le NME, figurez-vous que Carl Barat, ancien Libertines et Dirty Pretty Things annonce qu’il ne se sent pas à l’aise tout seul, et annonce un recrutement prochain d’un deuxième guitariste, bassiste et batteur pour former un groupe. Les détails seront postés sur son site internet. Il y aura auditions et tout et tout…mais, les auditions, elles seront pas à l’aveugle. Rien à voir avec le début de The Voice samedi soir, non, non. Il prévient : « je sais exactement ce que je veux », donc il sera très exigent. Compris ?
A ce propos, vendredi, vous aurez enfin le retour (je sais que vous l’attendiez) des playlists de la rédaction. Cette semaine, le thème, ce sont les inconnus. Non, je vous promets, rien à voir avec le début de The Voice samedi soir…
Dites bonjour à Greg, lorsque vous le verrez. Je crois que je lui ai piqué son édito. Et passez une bonne semaine rock, les amis.
Mickael Chailloux