1986. C’est l’histoire d’un mec. D’une voiture. Un véritable bolide. Une Testarossa, qui déboule à fond. L’un et l’autre ne font qu’un. Ils sont liés. Puis soudain un crash, un accident.
2006. Le gars revient, sous la forme d’un zombie. Il a les yeux rouges et je dois avouer qu’il n’a pas l’air spécialement sympa. Mais bon, jusque-là, tout est normal. Il va passer voir sa copine, pour lui dire qu’il a changé. Qu’il va se mettre à la musique électro.
Bon ok, je l’admets, c’est un peu bizarre tout ça. Vous pensiez que j’allais parler de Kavinsky ? Pourtant, c’est bien son histoire que je viens de vous raconter.
Quand tu commences à écouter l’album, sorti le 22 février dernier, tu te demandes sérieusement où est ce que tu vas atterrir. D’où sort cet album ? Alors bon, j’émettais quelques réserves, mais je me suis malgré tout dit qu’il fallait que je tente l’expérience. On va voir si je vais tenir jusqu’au bout.
« Prélude »: Ça commence plutôt bien, on va dire calmement, si on compare au reste de l’album. La voix nous raconte rapidement la vie de Kavinsky, comme je l’ai énoncé précédemment. On comprend tout de suite l’ambiance dans laquelle l’artiste va nous entraîner. « Blizzard » arrive en trombe. Même décor, c’est dingue, on se croirait dans un jeu vidéo. La mélodie s’éclate, se déchaîne. C’est épique, je crois que je vais me laisser tenter par le titre suivant, « Protovision ». Cela va devenir un de mes coups de cœur de l’album. J’aimerais presque acheter une voiture pour avoir le plaisir de l’écouter à fond dedans.
« Odd Look » et « Rampage » sont également très agréables à écouter, surtout pour cette dernière qui me transporte dans un univers électro-polar, unique en son genre. J’ai la vague impression qu’on me suit, qu’on m’espionne. Bon, je vais passer à la musique suivante dans ce cas. Arrive alors « Suburbia », mélange sympathique de hip hop et d’électro: Deuxième coup de cœur de l’album. Le refrain particulièrement accrocheur me reste dans la tête, encore et encore. « I come to life in my fast fast car… » Je crois que je recommence à avoir foi en l’électro, est-ce possible ?
Pas le temps de s’arrêter, j’enchaîne sur la suite, « Testarossa Autodrive ». En effet, comme son nom l’indique, je crois que cette voiture roule toute seule et n’a besoin de personne pour avancer. Autour de moi, c’est la nuit, et pourtant tout est coloré, je vais à une vitesse folle mais je sais que je ne rate rien du spectacle. Tiens, une musique familière. Mais oui, c’est »Nightcall », qu’on a pu entendre dans l’excellent Drive de Nicolas Winding Refn. J’ai dû l’entendre un millier de fois mais ce n’est pas grave, à chaque fois que je la réécoute, c’est toujours la même magie qui s’anime en moi. Lovefoxx a une voix incroyable, je la connaissais de son groupe CSS mais elle m’épate une fois de plus.
Replongeons-nous une fois de plus dans l’inconnu. « Deadcruiser » et « Grand Canyon » sont une fois de plus brillantes. Je sens que je rentre dans une ville pleine de lumières, éveillée comme jamais, qui n’attend plus que moi. « First Blood » est tout simplement incroyable avec ses riffs de guitare au milieu, avec la voix de Tyson qui m’élance dans le noir.
« Roadgame » est l’avant dernier titre de l’album, mince, j’arrive presque à la fin, pourtant c’est loin d’être fini. Dernier coup de cœur avec ce titre incroyablement énergique, intense et puissant. Comment ça, il ne reste qu’ »Endless » ? Mon voyage a été beaucoup plus rapide que je ne le pensais. Ça se termine comme ça, avec une note plus calme qui me donne qu’une seule envie, c’est de recommencer depuis le début.
Impossible à réellement décrire, cet album s’ajoute à la lignée des valeurs sûres des DJ français sur qui on peut compter pour nous fournir de l’électro de bonne qualité, ce qui devient rare de nos jours. Toi aussi, t’aimerais monter dans sa Testarossa ? Cours gamin, la voiture vient de partir, tu réussiras peut être à la rattraper… Ou pas.
OutRun, sorti depuis le 22 février 2013.
By Juliette Goux
Superbe. Bravo !
Jeanine
Vraiment bien ficelé ! En attente de tes prochains articles 🙂
Roulio
Kavinksy m’a prouvé que l’électro, aussi, c’était de la musique ! Ca m’apprendra à avoir l’esprit trop fermé…