Review

Alan Jackson at Thirty Miles West

Voyager. Toujours voyager. Encore voyager. Ce mot a su acquérir son sens au fil du temps. Le voyage, c’est le tourisme, la découverte de nouveaux espaces. C’est aussi fuir une situation particulière, désespérée…ou alors pour protéger son patrimoine d’un Etat vorace.  Voyager, on le voit, c’est un mot qui a su se créer un sens. Mais, un voyage, c’est avant tout aller d’un point A à un point B, par différents moyens. Et dans un pays comme les Etats Unis, le voyage est et a toujours été le lot commun, depuis les cowboys qui devaient parcourir les Grandes Plaines avec des moyens précaires, jusqu’aux compagnies de chemin de fer qui faisaient voyager les gens aisés au début du XXe siècle de la côte Est à la Californie.

L’art de la musique, on l’entend souvent, c’est de transporter les gens dans un autre univers, dans d’autres régions du monde qui leur sont peu familières. De les faire fantasmer, en quelque sorte. Alan Jackson est de ces musiciens là.

Alan Jackson, « cause I’m a country boy »

Superstar country par excellence, Alan Jackson a su imposer sa patte artistique à Nashville. Il est devenu le synonyme d’un néotraditionalisme country avec un style très poussé et très identifiable, où sont systématiquement présents le « fiddle » et la « pedal steel guitar ». Alan Jackson, c’est aussi une voix très charismatique, qui berce de nombreux fans de country. C’est une voix puissante qui peut rappeler les augustes voix de la country. Enfin, la facette la plus impressionnante d’Alan Jackson est sa vision du monde de la country actuelle : Alors que le renouvellement générationnel montre une attirance pour mixer la country avec la musique pop-rock, Alan Jackson reste lui-même. Il veut faire la musique qu’il aime, qu’il puise auprès de grands artistes comme Merle Haggard, George Jones, Hank Williams. Et en exaltant les racines de son pays, les USA. Un vrai countryman donc.

Son nouvel album s’appelle Thirty Miles West, il est sorti lors de la semaine du CMA Music Festival, la plus grande fête country de l’année, traditionnellement programmée début-juin. Il s’agit de son dix-septième album studio. Rien que ça.

Alan Jackson, nouvel album « Thirty Miles West »

Son meilleur travail depuis des années. C’est comme ça qu’est considéré cet album pour Billy Dukes de Taste Of Country.com. Peut être  l’auteur aurait-il du pousser un peu plus loin son jugement. En effet, cet album est bien construit : il alterne des ballades langoureuses, comme  la chanson « Everything But The Wings » ou encore « When I Saw You Leaving (For Nisey) ». Cette dernière a été écrite par Alan Jackson lui-même : il y parle de sa femme et de sa victoire contre le cancer qui la rongeait. « So You Don’t Love Me Anymore », autre chanson parmi les six à avoir été écrite par Alan Jackson, est déjà comparée à l’auguste chanson de George Jones: « He Stopped Loving Her Today », un grand, grand classique de la musique country. Alan Jackson fait mouche, sans moustache cependant, puisqu’il l’avait rasé pour l’occasion.

Cela dit, cette description de Thirty Miles West, le nouvel album d’Alan Jackson, ne vous fait peut être pas retrouver ce que vous aimez chez lui: Les bruits du bayou, le fiddle et le banjo déchainés.  Mais, l’album contient 13 chansons. Pensez donc, que l’ami Alan a prévu des chansons dansantes, pour le plus grand plaisir des line-dancers. Il y a deux types de chansons qui produisent ce même effet : les chansons exaltant l’idée de la musique country, comme « Gonna Come Back As A Country Song », ou encore le magnifique duo avec l’artiste géorgien Zac Brown. Cet artiste familier d’un son très festif-country « du sud » apporte à la musique de Jackson le grain de folie qui lui manquait. Entre deux géorgiens, c’était normal, et c’est dur de ne pas sortir content en écoutant ce morceau de 7’24 qui célébre la Dixie Highway, célèbre route allant de Miami au nord de l’Indiana.

Après « As She Walkin’ Away », la nouvelle collaboration de Zac Brown et Alan Jackson en 2012 s’appelle « Dixie Highway »

Puis, il y a les chansons justement plus festives et plus sudistes encore, comme « Long Way To Go » ou « Her’s Life A Song ». Alan Jackson apparait comme très entrainant tout en ne bougeant pas d’un poil dans son interprétation, fidèle à lui même. Produit par Keith Stegall, son producteur historique, cet album est le premier à paraître sur EMI Nashville, la nouvelle maison de disque d’Alan Jackson après son départ d’ Arista Nashville. C’est aussi le premier sur son nouveau label, Alan Country Records. Les choses changent, mais il reste. D’ailleurs, l’album est rentré directement à la première place des charts country la semaine de sa sortie. Preuve que si vous voulez voyager aux Etats Unis, il vous faut écouter Alan Jackson, avec cet album ou un des anciens. Peu importe finalement, car l’esprit est le même. Et c’est cela qui rend cet artiste si attachant.

Thirty Miles West – Alan Jackson – Alan Country Records/EMI Nashville – 2012

By Mickael Chailloux

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