Review

Girls, le rock dans sa forme la plus pure

Tout d’abord, évitons le piège de « l’a priori ». Un énième groupe de San Francisco propulsé révélation de l’année par Pitchfork et les Inrocks, coqueluche des magazines féminins grâce à un clip malin, qui parvient à capter le feeling désabusé ambiant ? Forcément bidon.

Et bien non, le groupe formé par Christopher Owens, songwriter au chant et à la guitare, Chet Jr. White, producteur plus qu’efficace, et une tripotée d’amis musiciens, parvient avec l’album sobrement intitulé Album à fasciner un public de plus en plus lassé par la vacuité de son époque.

Ils ne sont ni beaux, ni bien sapés, ce sont ce qu’on pourrait appeler des cas sociaux (Chris Owens aurait passé les 16 premières années de sa vie dans une secte ultra-catho), mais ils ont des chansons à tomber, de vrais bijoux mêlant pop californienne solaire, rock primal, vibration shoegaze, grunge et esprit « seventies ». Sur ces 12 morceaux planent les spectres d’Elvis Costello, Buddy Holly et autres Beach Boys. En une seule chanson, définitive, les loustics sonnent comme une dizaine de groupes, sans en faire trop, sans lasser, comme si leur immense culture musicale et cette façon si particulière de la recycler étaient infuses.

En écoutant cet album, qui narre une rupture difficile, c’est en Californie que l’on se sent. Sur une plage au crépuscule (Summertime) ou dans une rue déserte baignée de soleil au petit matin (Ghost Mouth). La réverbération métallique présente sur chaque titre, les guitares, en couches presque atmosphériques, le low-tempo, et ce spleen ambiant font de cet album un petit chef-d’œuvre acide, à l’atmosphère de douce gueule de bois, tout en fulgurances électriques. Il rappelle les meilleures heures de la scène 60’s californienne comme le climat désespéré de l’œuvre d’Ariel Pink (grande référence des garçons).
On ne qualifiera pas ce disque de « séminal » (je lui vois assez peu de rapport avec le sperme) mais d’essentiel, sûrement.

Girls sera présent à chaque festival « qui compte » cet été : Leeds, Reading, Pitchfork… Et même Glastonbury, comme le veut la rumeur… Une prochaine date en France, après les 3 gigs à la Maroquinerie, ne semble pas d’actualité (il est difficile d’obtenir des infos sûres au sujet du groupe).

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By Novgorod

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