Découvertes

Vintage Trouble – Here the « TroubleMakers » !

Non, les « TroubleMakers » ne sont en aucun cas une bande de voyous ayant pour seule occupation la castagne à tout va. Il s’agit plutôt de la fan-base très solide du groupe rétro venu tout droit de L.A, Vintage Trouble. Pourvus d’une classe à l’américaine leur assurant un charisme indiscutable, les quatre membres du groupe Vintage Trouble, à savoir Ty Taylor au chant, Nalle Colt à la guitare, Richard Danielson, batteur de la formation et sosie non-officiel de Viggo Mortensen ainsi que Rick Barrio Dill à la basse ont réussi un sacré pari qui était celui d’avoir fait carrière ailleurs qu’aux Etats-Unis grâce au flair de leur producteur Doc McGhee. Un résultat plus que convaincant avec au bout du compte deux albums frais et grandement efficaces, ajouter à cela une notoriété bien établie qui commence à gagner l’Hexagone. Il faut tout de même rappeler que rien de tout cela ne serait arrivé sans une bonne dose de talent, d’originalité et mais aussi d’instinct. Chapeau bas les gars.

Mais pour bien comprendre cette démarche insolite qui a conduit à la réussite du groupe, revenons un peu en arrière. L’aventure commence en 2010. Personne dans tout L.A ne parle encore de ce groupe visiblement nostalgique d’une certaine époque où tout paraissait plus facile et atteignable. Une époque de légèreté et d’insouciance que le quatuor a voulu en quelque sorte ressortir de terre. Ils enregistrent et auto-produisent leur premier LP, The Bomb Shelter Sessions, le 25 juillet 2011. Globalement, il ressort de ce premier opus une énergie indéniable, une volonté et un groove diablement appréciable. Les mecs maîtrisent ce feu qu’ils ont entre les mains pour ensuite le mettre sur scène, notamment lorsqu’il s’agit de parler du pas de danse « à la James » du chanteur Tyl Taylor. Cependant, on dénote chez les Californiens cette capacité qu’est celle de toucher les cœurs à travers des titres touchants comme le voluptueux Nobody Told Me. On regrette cela dit un certain manque de légèreté dans la construction et l’enchaînement des morceaux. Désormais parés pour faire face au public, nos quatre dandys foncent faire la tournée des bars de la ville à la recherche d’oreilles en quête de nouvelles sonorités. Très vite, leur style à fois sonore et vestimentaire irrésistible fait sensation à tel point qu’une communauté de fans émergent, les « TroubleMakers ». Une tripotée de fans tellement puissante et solidaire qu’elle va jusqu’à accroître la réputation du groupe. Bientôt un certain Doc McGhee les contactera, la suite vous la connaissez déjà.

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Les membres du groupe Vintage Trouble avec de gauche à droite Ty Taylor (chant), Rick Barrio Dill (basse), Richard Danielson (batterie), Nalle Colt (guitare)

En effet, plutôt que de se produire sur la scène locale, Doc a l’idée de poser la bannière « Vintage Trouble » en terre anglaise. Le plan semble casse-gueule mais le groupe lui fait confiance et il est clair qu’ils peuvent encore aujourd’hui remercier leur bonne étoile de l’avoir suivi dans ce pari fou. Ils passent dans le célèbre show Later… with Jools Holland Show, accomplissant une performance félicitée et relayée. Les ventes de leur album explosent en Angleterre. The Bomb Shelter Sessions devient numéro des ventes d’album dans la catégorie R’n’B. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, ils auront la chance de suivre en tournée quelques grands artistes en tournée dont Bon Jovi, Brian May lors de sa tournée Anthems tour, les mythiques Rolling Stones ainsi que les Who à Paris. Après une belle conquête du territoire européen, les Vintage Trouble décident en toute logique de s’attaquer au gros poisson en allant maintenant conquérir le cœur d’oncle Sam. Sans trop de peine, les Vintage Trouble enchaînent concerts et festivals dont le Coachella, SWSX et mettent le feu dans les émissions tv de David Letterman et de Jay Leno. La presse est instantanément séduite et parle d’un groupe atypique qui a savamment su mélanger les genres où Blues, R’n’B et Rock se côtoient merveilleusement. On retiendra une remarque intéressante et sans nul doute des plus laudatives d’un magazine comparant Vintage Trouble à un super groupe où les Led Zep auraient comme chanteur et danseur James Brown. Si c’est pas la classe!

En 2014, Vintage Trouble signe pour le label Blue Note Records. La même année, ils enregistrent un EP de 5 titres The Swing House acoustic sessions en l’honneur des « TroubleMakers » afin de les remercier de leur soutien incommensurable. Un bel enregistrement, fait avec le cœur et que l’on vous recommande d’écouter bien entendu.

Un an plus tard, Vintage Trouble remonte en selle et annonce la venue éminente d’un second LP, 1 Hopeful Rd. L’album commence sur les chapeaux de roues avec un Run Like The River électrique et terriblement bluesy puis redescend tel un soufflé avec From My Arms, un morceau délicat et très gracieux. En continuant un peu, on s’aperçoit que certains manquements présents dans The Bomb Shelter Session, infimes soient-ils, ont finement été corrigés dans ce deuxième essai, en particulier dans la composition des titres qui s’avèrent davantage travaillés, plus distincts les uns des autres et véritablement ancrés dans un registre. Pour exemple, on pourrait prendre les excellents Show What You Know, Another Man’s Words, If You Loved Me ou bien Doin’ What You Were Doin’ qui chacun possède une très belle résonance Soul 60’s. 1 Hopeful Rd parvient à convaincre en proposant plusieurs facettes musicales sans jamais trahir ses engagements premiers qui sont tout de même ceux de faire du bon vieux Rock’n’Roll. L’album garde en effet cette chaleur qu’avait déjà son prédécesseur tout en gagnant en souplesse et en précision. Il y a de surcroît une volonté de moderniser la structure sans perdre cette patte rétro qui leur sied tant. 1 Hopeful Rd est indéniablement un album de bonne facture, équilibré sous plusieurs aspects, plus accessible, plus sensuel encore mais aussi peut-être moins fou-fou, voire moins entraînant ce qui peut en faire chagriner quelques uns. Toutefois, ce dernier point n’enlève en rien la qualité de ce deuxième opus qui ravira les « TroubleMakers » dont vous faîtes peut-être déjà parti.

Pour votre gouverne, sachez que les Vintage Trouble sont actuellement en tournée dans toute l’Europe avec une date en France le 06 décembre dans la capitale, au Trabendo. Bien évidemment, on ne pourra que trop vous conseiller de saisir l’occasion de les voir en live car en plus d’en prendre plein la figure musicalement parlant, vous aurez l’occasion de vous rincer l’œil sur le déhanché savant du chanteur Ty Taylor.

Marcus Bielak

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