Dans le rétro

Rétrospectif: King Crimson

King Crimson est ce que l’on peut appeler aujourd’hui une figure emblématique du rock progressif, malgré ce statut irréprochable, il n’en reste pas moins peu connu du public actuel. Car le rock progressif a eu une période de déclin dans les années 80, et sa musique complexe est appréciée la plupart du temps par des passionnés ou des personnes qui ont connus l’âge d’or du progressif durant les années 70.

Malgré tout, le Roi Cramoisi est toujours debout, malgré une santé fragile devenu légendaire, il continue toujours à sortir des albums (le dernier en date : The Power to Believee sorti en 2003) et des tournées.

Tout ça pour quoi ? Et bien pour faire un retour en arrière sur la vie du groupe dans cette rubrique « Rétrospectif » dans laquelle nous parlerons de vieux groupes qui ont connus leurs heures de gloire et qui ne sont plus assez reconnus selon nous de nos jours.

Robert Fripp crée King Crimson en 1969 suite à la dissolution de Giles, Giles & Fripp. Le groupe est formé de Fripp, Giles, McDonald, Lake (qui formera plus tard Emerson, Lake and Palmer) et du poète Peter Sinfield. La même année sort le mythique In The Court Of The Crimson King, dont la renommée n’est plus à faire… Album incontournable du rock progressif qui a marqué pour la première fois les esprits lors du concert au Hyde Park de Londres en hommage à Brian Jones, en première partie des Rolling Stones. 21st Century Schizoid Man ♪ / In The Court Of The Crimson King ♪

En 1970, King Crimson collaborera avec plusieurs musiciens, dont le fameux pianiste de jazz Keith Tippet. De ces collaborations naitront In The Wake of Poseidon (qui est assez semblable au premier) puis dans la foulée sortira Lizard, pièce sombre, poétique, dans lequel chaque instrument est bien illustré. Souvent considéré comme inaccessible par les fans de l’époque, il n’en reste pas moins une merveille sonore qui marque l’aboutissement du groupe à vouloir mêler le jazz et le rock progressif.Cirkus ♪/Partie 4 de Lizard : Prince Ruppert ♪

En 1971 sort Islands, on y trouve une autre formation de King Crimson avec toujours Robert Fripp comme seul maitre à bord.  Un autre album jazzy teinté de poésie, moins accrocheur que Lizard sur le coup, moins complexe, mais tout aussi bon, le groupe nous livre là une autre petite merveille, on retiendra quelques bons titres comme Formenera Lady ♪ ou même The Letters ♪ . Après l’enregistrement de cet album, Peter Sinflied est évincé du groupe.

Fin 1972, le Roi Cramoisi regagne en panache, une nouvelle formation (l’une des plus connus et apprécié : Fripp, Wetton, Cross et Bruford et Jamie Muir aux percussion qui reste juste le temps d’un album) apparait. De cette formation, trois chef d’œuvres sortiront : le premier, le fameux Lark’s Tongues In Aspic, un ovni sonore, les pièces sont toutes originale les unes que les autres, et sont vraiment accrocheuses. Le second: Starless and Bible Black, ce sont des improvisations enregistrées dans divers concert + 2 prises studio. Le dernier n’est autre que Red (1974), considéré par beaucoup comme un chef d’œuvre. On retiendra le titre Starless sur Red, une véritable merveille. Lark’s Tongue In Aspic Part 1 ♪ / Easy Money + Improvisation ♪ /Starless ♪

King Crimson période Lark' Tongue in Aspic

Sept ans plus tard (1981), Fripp crée un groupe nommé Discipline, composé Adrian Belew (guitariste ayant travaillé avec David Bowie et Frank Zappa), Tony Levin (Mister StickMan, réputé dans le prog pour nombre de ses collaborations en tant que bassiste et au Chapman Stick, il travaille souvent avec Peter Gabriel), et le dernier rescapé de la dernière formation, Bill Bruford à la batterie. Suite à quelques concerts, le groupe se renommera King Crimson : 3 albums sortiront : Discipline, Beat et Three Of a Perfect Pair. Le son change, Certaines parties sont totalement dénudés d’effet (comme par exemple sur Frame by Frame) ou certaines en sont truffés (comme Elephant Talk). Des synthétiseurs sont utilisés par Adrian Belew, ce qui apporte d’une certaine manière le « nouveau son » Crimson. Le groupe se sépare en 1984. Elephant Talk ♪ / Frame By Frame ♪

Le groupe King Crimson se reforme dix ans plus tard sous la forme de 2 batteurs (Bruford et Mastelotto), 2 guitaristes (Fripp et Belew) et 2 chapman stick (Levin et Gunn) En 94 sort VROOOM, mini CD promotionnel qui est suivi de THRAK. C’est un nouveau virage assez violent pour le groupe, il a eu la particularité de faire plus parler de lui que les productions metal de l’année .Vrooom ♪ / The Talking Drum ♪

En 1996 le groupe se sépare en plusieurs « ProjeKct » constitué à chaque fois de 3 a 4 membres du groupes, avec pour toujours le capitaine Fripp à la barre. Ils ont pour but d’explorer divers chemins menant à une musique abstraite : mi-écrite et mi-improvisée. Bruford quitte le groupe, ainsi que Levin pour qui l’aventure devenait difficile à cause d’autres engagements avec Seal et Peter Gabriel.

Le Quatuor continue sa route. The ConstruKction Of Light sort en 2000, suivi du dernier The Power To Believe en 2003. La musique devient plus instrumentale, plus complexe et sophistiquée, plus brutale. Ces deux derniers albums sont assez similaire à THRAK, la musique est teintée des divers sentiments comme le défaitisme et le désespoir. Fripp n’a décidément pas confiance dans l’être humain. Nous entrons peu à peu dans l’esprit du « 21 st century schizoid man« , chanson paru sur le premier album « In the Court of the Crimson King » dont le schizoide en question est représenté sur la pochette de l’album. King Crimson nous livre une musique ténébreuse, chaque accord est placé à tel endroit pour exprimer une certaine « couleur », ou une émotion. Trey Gunn quitte le groupe pour d’autres projets, il est remplacé de nouveau par Tony Levin. Lark’s Tongues In Aspic Part IV ♪

Mastelotto, Belew, Fripp, Harrison, Levin

Récemment, Gavin Harrison, batteur de Porcpuine Tree, a rejoint King Crimson. Nous n’avons pas d’autres nouvelles du groupe pour l’instant, chaque membre étant pour l’instant occupé par divers projets.

En 2009, Steven Wilson, leader de Porcupine Tree, a remixé en 5.1 Red, Lizard et In The Court Of The Crimson King. Ces remixes, qui bénéficient d’une meilleur qualité, sont actuellement en vente. Wilson continuera de rééditer des CD de King Crimson tout au long de l’année 2010. Occasion à saisir pour redécouvrir un groupe de légende.

By Alex

3 réflexions sur “Rétrospectif: King Crimson

  1. Bel exercice Alex, mais je ne peux laisser passer certaines choses, notamment le fait que tu écrives que la trilogie Discipline, Beat et Three Of a Perfect Pair serait considérée comme « médiocre »! Par qui? Je trouve personnellement (et je ne suis pas le seul) cette musique géniale, notamment le 1er album, les deux autres étant il est vrai un ton en dessous. Dommage d’écrire une telle approximation dans un article dit de vulgarisation. Ce n’est pas l’avis général et nombre de fans risquent de t’en vouloir d’avoir écrit ça, crois moi!
    Moins grave, le fait d’avoir survolé Islands, que tu n’as pas l’air d’apprécier plus que cela. Sache qu’il y a nombre d’admirateurs (dont moi) de cette version blues/rock de KC composée de Boz Burrell au chant et basse (c’est Fripp lui même qui lui a appris à en jouer!), Mel Collins aux instruments à vent + mellotron et Ian Wallace à la batterie. « The Letters » est un morceau magnifique, par exemple.
    Enfin, l’impasse totale sur les albums live, pourtant primordiaux chez KC me semble gênante. Tu aurais pu au moins citer Earthbound et USA pour les années 70 (sans parler des archives qui sortiront plus tard dont le magnifique The Nightwatch) et BBoom, par exemple pour la suite. Enfin évoquer brièvement le KC Collector’s Club, qui propose un nombre d’archives sonores du groupe hallucinante. Bref, quelques critiques qui montrent que j’ai lu attentivement ton article. En espérant que le but à atteindre (faire découvrir KC à un nouveau public) soit atteint par ton article. Je te le souhaite! Le Roi est mort, Vive le Roi 🙂

  2. Bon petit travail de recherche dans l’ensemble Alex.
    Par contre, je suis offusqué moi aussi à propos de ce que tu écris au sujet de la trilogie des années ’80. Je trouve très dommage que tu écrives une telle chose à propos d’une période que j’adore et que plusieurs fans de KC apprécient aussi à sa juste valeur. Je ne doute pourtant pas que tu aies lu ceci quelque part, mais tu aurais aussi bien pu lire l’opposé, car ce que tu écris ici ne représente certainement pas la réalité, surtout en utilisant le mot « médiocre ». Je serais ici porté à te demander, tout comme Renaud, par qui ces albums sont considérés comme « médiocres »? Il s’agit peut-être même selon moi d’excellents albums qui peuvent initier plusieurs personnes à la musique de ce groupe mythique.
    Et je te site ici : « Un son sonnant trop années 80 avec l’utilisation de synthétiseurs (en particulier grâce à Adrian Belew, qui apporte le “nouveau son” Crimson) ». Pourquoi écris-tu alors « grâce » à Adiran Belew s’il s’agit selon toi de sons « trop » années 80? Et où as-tu pris l’information disant que Belew utilise des synthétiseurs pour ces albums? Il me semble bien que ce n’est pas le cas. As-tu pris le temps de bien écouter ces albums? Tu as le droit de ne pas les aimer, je suis bien d’accord, mais as-tu raison d’écrire une telle chose? C’est discutable…

    Je seconde aussi l’argument de Renaud au sujet des nombreux autres albums qui ne sont pas mentionnés dans l’article. Il n’est effectivement pas essentiel de tous les nommer, mais il serait peut-être bon de seulement faire savoir aux lecteurs qu’ils existent.

    Bon, maintenant que j’ai critiqué amplement au sujet de ce qui me déplait, je tiens à te dire que je suis bien heureux de lire un tel article (malgré tout) qui vise à faire connaître davantage un groupe que j’admire beaucoup et qui fait bien sûr partie de mes influences. Surtout venant d’une personne qui n’a pas pu vraiment connaître les albums lors de leurs parutions, même pour les derniers. Souhaitons maintenant que tu permettras à de nombreuses personnes de découvrir la musique du Roi!
    (Incluant bien sûr celle des albums des années ’80…) 🙂

  3. King Crimson 🙂 J’ai tout simplement horreur du Progressif mais ce groupe ( avec aussi Camel ) à changé mon regard sur le prog .. Ce groupe m’a bercé , m’a fait plané 🙂 Même si je ne serais jamais un fan d’un groupe de Progressif , je dois avouer que ce groupe m’a presque convaincu 😉

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