En ces premiers jours de la nouvelle année, qui je l’espère sera riche en actualité musicale et culturelle, il est bon de regarder un peu ce qui a marqué l’année précédente, mais plus particulièrement ce qu’il en restera d’ici quelques temps.
« La Reproduction« , d’Arnaud Fleurent Didier, sorti il y a, presque, un an jour pour jour (le 4 janvier 2010), fait assurément partie de ces albums qui demeureront dans les prochaines décennies.
Avec cet album, aux mélodies et arrangements pop, Arnaud Fleurent-Didier dresse le portrait de la classe moyenne française, parfois à consonance « bobo », et d’une génération indécise, qui ne trouve pas vraiment sa place dans la société. Il traite ainsi des rapports entre individus, qu’ils soient amoureux, dans « Imbécile Heureux », ou familiaux, avec « Si On Se Dit Pas Tout », dans laquelle il raconte la relation qu’il entretenait avec son père. Le sujet de l’histoire, et de sa transmission, est également abordé, parfois avec humour, comme dans « Mémé 68 » et « Pépé 44 ». Le titre marquant de l’album reste « France Culture », chanson d’une réelle violence et représentative du message de l’album, on y retrouve le « chanté parlé », procédé utilisé de nombreuses fois dans le reste de l’album et directement inspiré des Gainsbourg et autres. On trouve également des titres plus légers tel que « Risotto Aux Courgettes », rappelant une chanson française plus légère et un peu moins recherchée mais qui demeure agréable.
« La Reproduction » a été cependant critiqué par de nombreuses personnes, en particulier du fait de l’indécision politique qui en ressort qui fait suite à la déclaration de l’artiste à Libération, qui avouait avoir voté Bayrou, aux présidentielles de 2007. « La Reproduction » fut alors qualifié d’album « bobo centriste », Néanmoins, malgré les apparences, il ne l’est pas. En effet, Arnaud Fleurent-Didier renvoie bel et bien son reflet à une société où les valeurs et les réelles idées et engagements politiques ont tendance à se faire discret. Mais la controverse n’est-elle pas représentative de l’intérêt – et de la qualité – de la chose ?
Les arrangements, particulièrement le son de basse, les chœurs pop ainsi que l’omniprésence de claviers, rappellent les sonorités des années 70, voire parfois début 80. Grand admirateur d’Ennio Morricone, Fleurent-Didier nous livre un album, riche en références, dans lequel le cinéma n’est jamais bien loin.
Pour la petite anecdote, Arnaud Fleurent-Didier interpréta, le 5 avril dernier, sur la scène du Théâtre le Méry, « Chacun Fait (C’Qui Lui Plait) », tube des années 80, avec l’aide de son amie Valli, ancienne chanteuse de Chagrin d’Amour et présentatrice sur France Inter, entre autre de l’ancienne, et excellente, émission « Système Disque ».
En tout cas une chose est sûre, qu’on n’aime ou qu’on n’aime pas, « La Reproduction », est un album qui ne laisse pas indifférent et présente un véritable intérêt. On attend donc avec impatience le prochain opus de l’artiste, qui sera en concert le 8 février prochain, sur la scène de la Cigale.
By Nathan